Emery Tessa Durden }

All you need is love

when I was 5, my favorite movie was “The Gremlins,”
ain't got shit to do with this, but I just thought that I should mention ..
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nom; emery tessa durden, appelé emy
âge; vingt ans
date de naissance; 30 juillet
lieu de naissance; philadelphia, pennsylvania, usa
groupe; i've got no one...
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0uais. elle doit être là depuis près de quarante minutes, à poiroter, rien faire, l'attendre quoi, comme d'habitude. Elle se force pour avoir l'air un minimum normal. Comme à son habitude, elle observe les gens autour d'elle, elle essaie de faire comme eux; croise les jambes, décroise, croise les chevilles, croise l'autre jambe... Il n'y a rien à faire: elle n'est pas comme les autres et c'est tout. Elle mesure cinq pied deux et habille encore du 16 ans au wal-mart. Elle est blonde, vraiment blonde, naturelle, elle a les yeux bleus – c'est de famille – la bouche assez large et toujours souriante. Elle a un long front (trop selon elle). Elle a de petites mains et de petits pieds. Elle aime les couleurs vives, les motifs, les coiffures hautes. Elle croit aux licornes. Elle voudrait être bouddhiste & végétarienne mais n'a pas la volonté parce que le boeuf c'est trop bon. Elle est de celles qui n'ont jamais vraiment décroché de l'enfance: elle pense même en français... ben oui. Au cas où quelqu'un voudrait lire ses pensées. Elle aime la photographie et elle photographie tout. Même quand c'est laid, surtout quand c'est laid, les moments laids sont ceux qu'on oublie le plus vite, parfois. Elle prend pour les Flyers de Philadelphie. Philly. La ville des lumières, la ville où elle est née, la ville où se trouve le sentiment le plus important pour elle: l'appartenance. Elle ne ment jamais, elle n'en est pas capable, elle aime trop la vérité. Elle n'aime pas que les gens mentent, non plus. Elle aime rendre les gens heureux. Elle n'aime pas attendre.

Elle est quelqu'un, il faut le dire, d'assez authentique. Tu m'aimes pas? Va-t-en. Tu veux que je change? Va-t-en. Je ne change pour personne. Une fois elle a essayé de changer pour quelqu'un. Ouch. Ça ne l'a pas réussi très fort, elle ne s'en est jamais remise. Elle n'aime pas le concept de changement en général. Pas comme ses parents, Sylvia et Vinny. Eux, ils sont incapables de s'attacher à un endroit, une chose ou même une personne, on dirait. Elle a déménagé une bonne dizaine de fois quand elle était jeune. De Philly à Philly à Philly à Philly [...] à Londres. LONDRES. Du genre, l'Angleterre, c'est encore plus loin d'chez moi que l'Canada ?!?! Ça a été un grand changement pour elle. D'un côté, elle aime cette ville. C'est grand. C'est illuminé, c'est pollué, c'est urbain, c'est la première fois qu'elle déménage sans ses parents: elle aime. C'est rapide. Elle aime pas. Elle aime pas quand les choses vont vite, elle a l'impression de courir après le temps, d'essayer d'en acheter... Elle n'aime pas courir. Elle aime acheter, mais pas courir. Elle n'aime pas être essoufflée. C'est cela qui lui déplait, à Londres: tout, même le Big Ben, rappelle qu'on est pressé. Des fois, après tout ce que je viens de vous dire, on a l'impression qu'elle est stupide. Mais non, elle est très intelligente, elle a un diplôme en mécanique, en plomberie et en design d'intérieur. Les mathématiques n'ont aucun secret pour elle et elle aime se donner des problèmes, c'est sa passion. Enfin, n'oublions pas la recherche de licornes au-travers de la ville. Sa seconde passion.

Elle s'appelle Emery Tessa Durden et elle n'est pas cohérente, et c'est son plus grand complexe. Et elle attend. Elle attend. Elle attend. Elle l'attend. Elle l'attend et elle déteste l'attendre parce que plus elle l'attend, lui, plus elle pense à tout ce qu'elle a à lui dire et plus les pensées s'emmêlent dans sa tête. Puisque elle est quelqu'un de simple et logique, elle déteste ce sentiment si agréable que lui procure la sensation d'être dépassée par les événements. Elle le cherche, au milieu de la cafétéria du centre commercial, parmi toutes les têtes blondes (parce qu'il est blond lui aussi). Elle est stressée. Peut-être qu'il ne viendra pas. Paranoïaque. Oui. Sûrement que c'est un de ses pires défauts. Mais elle s'en fout. Peut-être qu'il ne viendra pas, peut-être qu'elle est stupide d'être venue. C'est juste que... Ça faisait longtemps. Qu'ils n'avaient pas été ensemble. Elle s'ennuyait à mourir de lui. Elle essaie de se souvenir de la dernière fois qu'ils se sont vus. C'était avant Londres. Et c'est des bons souvenirs. Elle se rend compte que, malgré tout, même si maintenant elle est ailleurs, elle est loin et elle presque quelqu'un d'autre, son esprit et son coeur sont restés sur cette plage de Cape Cod, l'autre côté de l'Océan, auprès du rêve américain et des gros obèses qui mangent tous les jours au mcdo. Ceux que la société d'ici ne connait simplement pas. Cape Cod. Ezekiel, Lui, elle, Cape Cod. Les meilleurs moments de sa vie à tout jamais. Elle ferme les yeux, elle sourit. Elle est belle, quand elle sourit. C'est paisible autour d'elle, malgré les gens qui vont vite, elle entend presque la mer et les vagues...

***

you spin my head right round right round,
when you go down, when you go down down.

T-Pain joue à la radio et c'est un bel après-midi à Cape Cod, du genre un peu couvert mais pas trop, juste assez pour se baigner sans attraper de coups de soleil. Elle est sur la plage avec Ezekiel et le boombox, le chalet est à trente pieds derrière. Ezekiel. Tout un phénomène, ce gars-là. En fait, il s'appelle Guillaume (il est québécois.), mais – elle ne sait pas trop comment – leurs amis en sont venus à déformer son nom en Ezekiel. Ils profitent de l'instant présent, parce que bientôt ils devront se séparer: Emy part à Londres. Ezekiel part à Val Cartier, parce qu'il est soldat et qu'il va aller à la guerre. Lui, il va rester là, pas à Cape Cod mais à Philly. Il va étudier à Philly, Il va vivre à Philly, s'y acheter une maison, y avoir des enfants et y mourir. Il est pire qu'un paresseux à trois doigts. Paresseux à trois doigts, elle trouve ça drôle comme nom d'animal (elle a tiré ça de sa lecture de l'été, Life Of Pi, et ce n'est qu'un fait qu'elle trouve amusant parmi tant d'autres, comme le fait qu'on nomme son enfant Piscine...), comme si on décrivait les animaux par rapport à leurs mains. Elle serait une NAINE. Parce qu'elle a des mains minuscules et justement, c'est ce que Ezekiel est en train de lui faire remarquer. Ezekiel veut profiter plus intensément du temps qu'il lui reste mais elle n'est pas sure de vouloir. Il est son meilleur ami. Elle veut seulement se baigner, avoir du bon temps. Entre amis. Et seulement ça, parce qu'elle s'en va bientôt à Londres, recommencer sa vie.

« Roh. Franchement, t'es pas du jeu. Viens te baigner! »
« Nonnnnn, Emy il fait frais pour une fois, on reste ici. »
« Viens t'baigner! »
« Non! »
« Mange ta mère, moi je rentre alors. »

Elle part vers le chalet alors qu'il arrive vers la plage. Elle croise son regard, il lui sourit. Ils ont toujours été si complice. Elle ne l'entend pas venir mais tout d'un coup quelqu'un la soulève du sol, la traîne vers la plage. Ça lui coupe le souffle mais quand elle réalise qu'Ezekiel l'emmène se baigner elle commence à rire. Elle essaie de se débattre mais elle n'est qu'une frêle tige de roseau entre ses bras si puissants. Il la jette dans la mer. C'est salé. Ça fait du bien à sa peau, à ses cheveux, ça brûle un peu ses mains parce qu'elle s'est coupé en râpant des carottes plus tôt, â brûle un peu ses doigts parce qu'elle se ronge trop les ongles. Ouais. Elle est un peu stressée ces temps-ci; Londres et tout, ça peut se comprendre. Elle sort sa tête de l'eau et expire bruyamment, reprend un peu son souffle et crie à Ezekiel qu'elle va le tuer. Mouillée et lourde d'eau, elle court sur la plage à la poursuite d'un ours dix fois plus lourd qu'elle, ses shorts de bain tombent mais elle s'en fout un peu, non en fait, elle s'en fout complètement, tout ce qu'elle veut c'est l'attraper et le mettre à terre, lui montrer qu'elle est plus forte. C'est comme ça depuis une semaine. Depuis qu'ils sont au chalet à Cape Cod tous les trois, elle vit les meilleurs moments de sa vie, l'un après l'autre. Avec Ezekiel, avec lui. Et pourtant, lui elle le côtoie tous les jours. De près. Mais c'est différent. Il est différent. Elle le connaît depuis dix-huit ans et il a vieilli. Il a maturé. Il est comme tout le monde: avec le temps, les circonstances, l'espace & le lieu, toutes ces choses qui font que c'est la vie, il a changé.

C'est plus tard. Ezekiel ronfle depuis longtemps. Elle ne dort pas, elle contemple les étoiles qu'elle voit à moitié parce que la fenêtre est loin d'elle. Elle se demande s'il dort, lui, mais elle ne veut pas se retourner et lui demander, s'il dort elle va se sentir stupide toute sa vie. Elle reste silencieuse. Il se lève. Il descend les escaliers (parce qu'ils dorment dans le grenier) sûrement pour aller se chercher à manger à la cuisine. Elle est satisfaite, elle sourit; il ne dort pas. Elle se lève aussi, sort de son sleeping: ses jambes sont un peu collantes parce qu'il faut chaud même si elle est en mini-short et en camisole. Elle va le rejoindre. L'éclairage est tamisé, il fouille dans le frigo, il sort des légumes. Elle est surprise parce qu'il ne mange jamais de légumes. Puis elle comprend. Elle comprend qu'il a compris. Il ne voulait que voir si elle était réveillée, comme elle voulait le faire avec lui. Il dépose les légumes sur le comptoir et le reste se déroule sans qu'aucun des deux n'y pense. Il prend les minuscules doigts d'Emy entre les siens et la regarde, du haut de ses six pieds. C'est drôle parce que, ils sont nés le même jour mais il mesure beaucoup plus grand qu'elle. Il se penche vers elle et, alors que leurs front se touchent, elle sent son souffle chaud. Elle ne sait plus trop ce qu'elle fait, mais c'est mal. Il l'embrasse. C'est mal. Elle le sait. Elle s'en veut parce qu'elle le réembrasse. C'est mal. C'est mal, c'est mal, c'est mal! Mais ça devait arriver. Parce que comme ça, ils vont savoir que c'est mal et ils ne le referont plus. Mais c'est tellement mal qu'elle arrête.

« C'est mal, » répète-t-elle, presque sanglotant.

***

that's just how i was built, see the look in my eyes ?
you take all of this from me & i'm still gonna survive

C'est toujours T-Pain qui joue à la radio (pas la même chanson par contre) mais elle n'est pas sure que finalement, elle a envie de le revoir. C'est de son genre, de se désister à la dernière minute. Mais elle ne peut pas le faire & elle ne le fera pas. Pour lui. Elle l'aime tellement. Elle n'aimera jamais personne comme elle l'a aimé, avant de l'embrasser. Ça a tout cassé. Elle a bien essayé, de retomber en amour, après, elle a essayé de changer pour des gens, mais ça ne marche pas. Elle n'aime tellement plus aimer, depuis lui, qu'elle essaie souvent de se rappeler pourquoi c'était mal, de l'embrasser, qu'il l'embrasse, qu'ils s'embrassent. Elle ne veut pas pleurer (elle est ultra-sensible) alors elle regarde au loin. Et c'est cette silhouette de paresseux à trois doigts qui la frappe. Il est là. Il l'a vue et il s'approche vers elle et il sourit et ça se voit dans ses yeux à lui, qui est tellement mauvais à mentir, comme elle, qu'il est heureux de la revoir. Et au fond il n'y a pas de malaise et elle l'aime toujours autant et son coeur bat fort mais ce n'est pas vraiment de l'amour ou quoique ce soit y ressemblant, c'est seulement ce qu'il devrait y avoir. Quelque chose de bon, de sain, quelque chose qui n'est pas mal. Elle aime le sentiment qu'elle a en le voyant, elle est heureuse comme elle ne l'a pas été depuis Cape Cod, elle saute dans ses bras et respire l'odeur de ses cheveux, de l'assouplissant de sa chemise, elle sent son souffle chaud contre son épaule, et c'est bon, et c'est sain. Elle est sur la pointe des pieds, elle a mal mais elle s'en fout. Elle pleure mais elle s'en fout.

« Tu m'as tellement manqué, » dit-elle au milieu de ses pleurs.

Il ne parle pas beaucoup, il n'a jamais parlé beaucoup, que voulez-vous. Mais son silence permet à Emy de rire d'eux, à Cape Cod. Maintenant elle se rappelle pourquoi c'était mal; elle ne lui en veut plus, parce qu'elle lui en a longtemps voulu. Mais elle ne lui en veut plus parce qu'ils n'étaient que deux jeunes gens qui allaient se séparer et qui étaient en détresse. Elle se souvient que c'était mal parce qu'il était (et qu'il est toujours) Elias Bud Durden, son frère jumeau, celui qui lui ressemble énormément malgré tout, le paresseux à trois doigts. Elle l'aime tellement, elle ne veut plus jamais se séparer de lui, même si elle sait qu'il doit partir dans vingt minutes. Finalement, il est devenu homme d'affaire. Il s'est acheté une maison en banlieue de Washington, il a une femme et bientôt il sera papa d'une petite Kassia. Et elle sera la marraine. Elle est tellement heureuse de le retrouver qu'elle oublie qu'elle court après le temps, qu'elle travaille dans vingt minutes, qu'elle va devoir passer devant le Big Ben et qu'elle n'aime pas ça, qu'il pleut encore dehors et que, pour faire comme tout le monde, pour paraître normale, elle va encore sortir son parapluie alors qu'elle adore en fait sentir l'eau contre ses cheveux. Tout d'un coup, elle se sent capable d'aimer de nouveau et elle est sure que ça va lui profiter. Elle réalise qu'elle est à Londres, qu'elle est belle, qu'elle a vingt ans et que tout le monde fait des erreurs de jeunesse. Elle aime tellement ce sentiment qu'il éclate sur son visage le plus beau des sourires.



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pseudo, nom; chichi & rousse (juliette)
âge; 14 (bientot 15 x3)
avatar; kristen bell
où avez-vous connu «chemical reacts»; ouf , obsession jcroiis
que pensez-vous du forum ?; jladore sinon jserais pas dssu (:
code, code, code ?; Code validé. Et on dirait que tu as très bien compris^^.